5.10.14

L'homme naît pour le bien commun

Pour Jean-Jacques Rousseau l'homme n'est libre dans sa vie sociale que si les relations qu'il entretient avec ses semblables lui sont utiles pour satisfaire à ses besoins.

Pour preuve voici un extrait Du Contrat social chapitre 1.2 :

« La plus ancienne de toutes les sociétés, et la seule naturelle, est celle de la famille : encore les enfants ne restent-ils liés au père qu’aussi longtemps qu’ils ont besoin de lui pour se conserver. Sitôt que ce besoin cesse, le lien naturel se dissout. Les enfants, exempts de l’obéissance qu’ils devaient au père ; le père, exempt des soins qu’il devait aux enfants, rentrent tous également dans l’indépendance. S’ils continuent de rester unis, ce n’est plus naturellement, c’est volontairement ; et la famille elle-même ne se maintient que par convention.
Cette liberté commune est une conséquence de la nature de l’homme. Sa première loi est de veiller à sa propre conservation, ses premiers soins sont ceux qu’il se doit à lui-même ; et sitôt qu’il est en âge de raison, lui seul étant juge des moyens propres à le conserver, devient par là son propre maître.
La famille est donc, si l’on veut, le premier modèle des sociétés politiques : le chef est l’image du père, le peuple est l’image des enfants ; et tous, étant nés égaux et libres, n’aliènent leur liberté que pour leur utilité. Toute la différence est que, dans la famille, l’amour du père pour ses enfants le paye des soins qu’il leur rend ; et que, dans l’État, le plaisir de commander supplée à cet amour que le chef n’a pas pour ses peuples. »

La liberté est pure indétermination et sa limitation ne se conçoit que pour l'utilité de l'individu. Selon rousseau, même dans la famille l'amour du père pour les enfants est un amour rémunéré. Dans la société, selon Rousseau le chef n'a aucun amour, mais seulement du plaisir à commander, plaisir que le paie de ses responsabilités.

Or voici ce que répond, puisant à la tradition rationnelle et chrétienne, la Commission théologique internationale :

« [39] Tout être humain qui accède à la conscience et à la responsabilité fait l’expérience d’un appel intérieur à accomplir le bien. Il découvre qu’il est fondamentalement un être moral, capable de percevoir et d’exprimer l’interpellation qui, comme on l’a vu, se retrouve à l’intérieur de toutes les cultures : « Il faut faire le bien et éviter le mal ». C’est sur ce précepte que se fondent tous les autres préceptes de la loi naturelle. Ce premier précepte est connu naturellement, immédiatement, par la raison pratique, tout comme le principe de non-contradiction (l’intelligence ne peut, simultanément et sous le même aspect, affirmer et nier une chose d’un sujet), qui est au fondement de tout raisonnement spéculatif, est saisi intuitivement, naturellement, par la raison théorique, dès lors que le sujet comprend le sens des termes utilisés. Traditionnellement, cette connaissance du premier principe de la vie morale est attribuée à une disposition intellectuelle innée qu’on appelle la syndérèse. »

La nature de l'être humain est l'amour et non la liberté, ni la seule loi de conservation de soi. Même si il existe quatre "lois" primaires inscrite à l'intérieur de l'être humain (seules les deux dernières lui sont propres comme être rationnel): 1) conserver et développer son existence, 2) se reproduire 3) connaître la vérité sur Dieu 4) vivre en société (voir le texte de la Commission).

L'homme est libre lorsqu'il accomplit ce pour quoi il a été créé: faire le bien. Ce qui, bien évidemment, je le précise pour monsieur Reynouard, n'abolit pas la liberté qui est possibilité de choix libéré du mal. Possibilité de choix qui fait partie du bien des hommes.

Le plus remarquable, c'est que le bien fondamental de l'homme sont  des biens communs: vérité, justice et des biens acquis en commun: conversation de l'être individuel, génération, religion et partage de la vérité sur Dieu. 

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