2.10.15

Dès le haut moyen-âge la papauté condamnait la torture et promouvait la liberté du mariage

Un posteur du Forum catholique prétend que le pape Nicolas 1er (régna de 858 à 867) avait déjà condamné la torture. Il cite ce pape ainsi:

« Si un voleur ou un brigand est pris et nie ce qu’on lui impute, vous affirmez chez vous que le juge doit lui rouer la tête de coups et lui percer les côtés avec des pointes de fer jusqu’à ce qu’il dise la vérité. Cela, ni la loi divine ni la loi humaine ne l’admettent : l’aveu ne doit pas être forcé, mais spontané ; il ne faut pas qu’il soit extorqué, mais volontaire ; enfin s’il arrive qu’après avoir infligé ces peines, vous ne découvrez absolument rien de ce dont on charge l’inculpé, ne rougissez-vous donc pas, à ce moment du moins, et ne reconnaissez-vous pas combien votre jugement fut impie ? De même, si l’inculpé ne pouvant supporter de telles tortures, avoue des crimes qu’il n’a pas commis, qui, je vous le demande, porte la responsabilité d’une telle impiété, sinon celui qui l’a contraint à pareil aveu mensonger ? Bien plus, on le sait, si quelqu’un profère des lèvres ce qu’il n’a pas dans l’esprit, il n’avoue pas mais il parle. Renoncez donc à ces choses et maudissez du fond du cœur ce que, jusqu’à présent, vous avez eu la folie de pratiquer ; en effet, quel fruit avez-vous retiré de ce dont vous rougissez maintenant ? »

L'auteur du post ne cite pas ses sources. Dommage, car sinon on aurait la preuve définitive que la papauté a condamné la torture judiciaire dès au moins le 9ème siècle (date du texte selon le posteur : 866).

De plus la Catholic encyclopedia nous apprend que le même Nicolas 1er fut aussi un défenseur de la liberté du mariage:

« Nicholas never ceased from his efforts to bring about a reconciliation between Lothair and his lawful wife, but without effect. Another matrimonial case in which Nicholas interposed was that of Judith, daughter of Charles the Bold, who had married Baldwin, Count of Flanders, without her father's consent. Frankish bishops had excommunicated Judith, and Hincmar of Reims had taken sides against her, but Nicholas urged leniency, in order to protect freedom of marriage. In many other ecclesiastical matters, also, he issued letters and decisions, and he took active measures against bishops who were neglectful of their duties. »

L'évêque Hincmar de Reims avait excommunié une ses fidèles parce que cette femme s'était mariée sans le consentement paternel. Nicolas rapporta la sentence en se fondant sur la liberté du mariage. 

Obscurantiste la papauté du haut-Moyen-Âge ?

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